Intervention de Lucie Noirault  (Déléguée Syndicale FO) lors de la grève du 15 juin 2021 qui a réunie une centaine de salariés du pôle Accompagnement et soins sur toute la région

 » Nous, les professionnel.les de VYV3PDL Accompagnement et Soins, tout champs d’activité confondus, subissons déjà les difficultés liées à des secteurs qui se métamorphosent depuis quelques années. La marchandisation grandissante de nos services, malmène les professionnel.les, et par ricochet la qualité d’accueil des usager.es. Et après plus d’un an de pandémie, les répercussions sont encore plus visibles.

Accueillir toujours plus d’usager.es, avec moins de professionnel.les, voici une logique purement comptable, qui n’a pour seul but que de réaliser des économies sur le dos des salarié.e.s et des usager.es.

Nous partons du constat que nos secteurs d’activités pâtissent déjà d’un véritable manque d’attractivité. J’en veux pour preuve le manque de remplaçant.es qui nous met quotidiennement en difficulté. Etrangement, ce ne sont pas nos conditions de travail, ni nos salaires, ni la reconnaissance professionnelle qui déclenchent des vocations…

Il y a quelques jours, Mme Boyer nous annonçait la fermeture d’une quinzaine de lits au SSR Saint Claude pour une durée de deux mois. Du jamais vu, nous dit-elle ! Et des enfants qui ne peuvent pas être accueilli.es en EAJE par manque de professionnel.les… Force est de constater l’éloignement de notre Direction des réalités et préoccupations du terrain.

Notre entreprise montre sa volonté de s’implanter sur les territoires et d’étendre ses services. C’est bien joli. Mais nous nous demandons à quel prix ? Quel intérêt de faire grossir cette entreprise, alors qu’elle ne peut déjà pas fournir le service qui lui a été confié ?

Pour rappel, notre entreprise était prête à accompagner vers la sortie une quinzaine de salariées en début d’année. Je parle évidemment de la pouponnière Pimloo. Juste avant Noël, le Direction a annoncé aux salariées que la structure allait fermer, et que VYV3PDL allait devoir se séparer de certaines d’entre elles… Seulement, les salariées ont dit NON ! Et ont tenues bon. Et elles ont finalement eut en partie gain de cause, puisqu’elles ont toutes été reclassées.

Mais que dire de cette entreprise aux si belles valeurs, qui se réclame de l’économie sociale et solidaire, qui a recourt aux licenciements? Et que de nombreux salarié.es quittent, pour de meilleures horizons… Nous restons fermement opposé.es aux réductions des personnels, et au recourt aux CDD.  Nous ferons toujours front contre la précarisation des salarié.es !

Aussi, nous demandons à notre Direction d’investir dans nos conditions de travail, de nous donner à la fois les moyens humains et matériels de travailler correctement ! Plutôt que de se lancer dans des plans de communication très mal reçu par les salarié.es. Car non, l’idée de gagner 250 euros en faisant embaucher un.e ami.e ou une connaissance n’est pas alléchante …

En revanche, nous ne dirions pas non à une véritable revalorisation salariale ! A diplômes équivalents, dans notre entreprise, certain.es bénéficient du Ségur et gagnent donc 183 euros net, de plus que nous. Et c’est tant mieux ! Mais nous, professionnel.les de la Petite Enfance, de la Protection de l’Enfance, du Handicap, du medico-social, sommes clairement les exclu.es, au loin.

Toutefois, rappelons que ce sont bien les mobilisations massives successives des salarié.es de chaque secteur, qui ont fait plier le Gouvernement, pour aboutir à l’extension progressive du Ségur !

Alors ne laissons ni notre Direction, ni le Gouvernement, faire la sourde oreille plus longtemps à nos revendications !

Les difficultés que nous rencontrons dans nos différents secteurs, sont les mêmes que nos collègues des autres pôles de l’entreprise. Cette mobilisation arrive à un moment où le climat social dans l’entreprise est dénoncé de toute part. Dans notre pôle, nous avons fait grève et travaillé en AG contre le projet de réforme Taquet et l’extension du Ségur. Au sein du pôle Personnes Agées, le Ségur, les effectifs, le refus de la parte des droits, et les Conditions de Travail mobilisent les collègues. Et pour les Biens Médicaux ce sont les Assistantes Dentaires qui demandent, comme nous, une revalorisation salariale et une véritable reconnaissance professionnelle.

Il est temps de prendre les mesures nécessaires pour garantir la pérennité d’un service de qualité !

Nos compétences et savoir-faire doivent être reconnus et valorisés !

L’Application du Ségur de la santé pour TOUS, sans distinction de métiers ni de  secteurs d’activité / Des négociations vers un alignement des conditions salariales et avantages sociaux vers le mieux-disant / Une revalorisation salariale de 15% pour tous / La suppression des 3 jours de carence de la convention 51 / Une réelle reconnaissance professionnelle = experts de l’accompagnement des personnes accueillies / Des actions de notre employeur pour l’attractivité de nos métiers et faciliter les recrutements

Nous appelons nos collègues et les organisations syndicales de notre pôle Accompagnement et Soins, mais aussi des Personnes Agées et Biens Médicaux, à faire converger les revendications communes, à décider ensemble des voies et moyens pour obtenir la satisfaction des revendications, et soutenons toute initiative à faire un front commun. «