La crise actuelle, ouverte depuis le mois de janvier par la mobilisation contre le projet de « réforme des retraites » est bien la résultante de la politique d’austérité menée depuis des années au compte des intérêts du capital.
Cette politique est massivement rejetée comme en témoigne tous les sondages d’opinion et l’ampleur de la mobilisation.
Après les années COVID et le quoi qu’il en coûte, c’est désormais la réduction des déficits publics qui est l’alpha et l’oméga de la politique gouvernementale.
C’est dans ce contexte que, bien qu’extrêmement fragilisé, le Gouvernement entend amplifier sa politique de régression sociale : chasse aux chômeurs, chasse aux fraudeurs de la protection sociale, budgets sanitaires et sociaux insuffisants, multiplication des fermetures de lits, de services etc.
Dans le même temps le Gouvernement n’hésite pas à augmenter le budget de la défense pour le porter à plus de 400 Milliards ! Rappelons que la contre-réforme des retraites aurait comme objectif d’économiser 15 Milliards, alors même que les profits des principales entreprises du CAC 40 ne cessent de flamber.
Tous les services publics, ainsi que les établissements privés remplissant des missions de service public sont systématiquement remis en cause et vidés de leur substance, fragilisant encore un peu plus les conditions de vie du plus grand nombre, dégradant les conditions de travail de leurs salariés. Pour la santé, depuis le basculement avec les ordonnances Juppé qui créent l’ONDAM et l’étatisation du budget, puis la loi HPST, ce sont plus de 30 années de démantèlement de notre système qui amènent à la situation actuelle. Macron et son Gouvernement ne comptent pas s’arrêter là. C’est ce qu’il indique quand il déclare le 30 avril dernier au sujet de l’hôpital « c’est plus dur de réinventer quand tout n’a pas été détruit ».
Aujourd’hui, tout le monde voit toutes les conséquences de la destruction de l’accès aux soins, les politiques du numérus clausus et des quotas dans les écoles, l’universalisation des études infirmières, puis parcours sup qui ont conduit à la destruction de l’offre de soins par l’organisation de la pénurie.
Autant de preuves de cette volonté politique de détruire les conditions d’accès aux soins des malades et par la même les conditions de travail favorisant la fuite des personnels. Ce programme est l’exact contraire de la revendication, qui désormais fait tache d’huile, « des salaires et des bras » pour ré-ouvrir l’accès aux soins avec les effectifs, les écoles de formation, la revalorisation des salaires, les conditions de travail et de ratio pouvant permettre de redresser la situation.
Concernant la proposition de loi « portant mesure pour bâtir la société du bien vieillir en France » présentée par les groupes parlementaires Renaissance et Horizon, notre syndicat y voit une provocation. En effet, comment oser expliquer que « bien vieillir en France, c’est vivre plus longtemps en bonne santé » alors que le recul de l’âge de départ en retraite de 2 ans va aboutir à augmenter de façon considérable le nombre de personnes en invalidité, en arrêt maladie, en accident du travail, en maladie professionnelle ou au chômage dans une situation où l’espérance de vie en bonne santé dans notre pays est en recul.
Au lieu de créer des places d’EHPAD indispensables pour accueillir dans les meilleures conditions possibles les personnes âgées dépendantes, de prendre les dispositions pour embaucher les 240 000 professionnels nécessaire dont les EHPAD ont besoin pour garantir un taux d’encadrement acceptable, de revaloriser les salaires et d’améliorer les conditions de travail des personnels, la proposition de loi prône un « virage domiciliaire » alors que le secteur de l’accompagnement des personnes âgées à domicile est déjà asphyxié et qu’il faudrait créer au bas mot 10 000 nouveaux emplois pour répondre aux demandes.
Concernant le secteur du handicap les revendications sont identiques et il faut y rajouter le Ségur pour tous.
Plus que jamais, notre syndicat Force Ouvrière revendique : un salarié pour un résident dans lesEHPAD, le renforcement des places pour faire face aux besoins liés au vieillissement de la population, les créations de postes évoquées précédemment et une amélioration des rémunérations, des formations et des conditions de travail pour permettre une prise en charge répondant aux besoins.
Dans le secteur de la petite enfance E.Borne en visite protégé dans la crèche Roger Mercier du groupe VYV, à présenter un plan du gouvernement dédié à la petite enfance qui intervient deux mois après le rapport accablant de l’IGAS sur les cas de maltraitances dans les établissements d’accueil. L’IGAS dans ce rapport émet 39 propositions dont un grand nombre convergent avec les revendications des salariés du groupe VYV porté par le syndicat Force Ouvrière. Dans ce même rapport on peut lire « les faibles niveaux de rémunération, la qualité de vie au travail, le sentiment de ne pas pouvoir accorder à l’enfant le temps dont il a besoin ne permettent pas d’attirer et de fidéliser le personnel ». On pouvait donc penser qu’E.Borne allait annoncer un plan ambitieux de revalorisation des métiers de petite enfance immédiatement pour améliorer l’attractivité des métiers de la petite enfance ? Et bien non. La première ministre s’est engagée à ouvrir 200 000 places supplémentaires en crèche d’ici 2030. Le gouvernement veut créer des places, mais qui va s’occuper des enfants quand on sait qu’en France il manque déjà 10 000 professionnels pour assurer les places existantes.
Pour le syndicat Force Ouvrière le manque d’attractivité des métiers du secteur des personnes âgées, du soin, de la petite enfance de certains métiers des fonctions supports etc., est lié aux faibles salaires et aux mauvaises conditions de travail.
Notre syndicat revendique la revalorisation immédiate des salaires à hauteur de l’inflation et la mise en place du Ségur pour tous face à une inflation galopante et probablement durable. Nous ne pouvons que réaffirmer la nécessité d’augmenter l’ensemble des rémunérations.
Le syndicat Force Ouvrière réaffirme son opposition à la contre-réforme des retraites et appelle à préparer les conditions du rapport de force, ce qui passera inévitablement par la généralisation de la grève.
Plus que jamais le syndicat Force Ouvrière continuera à porter les revendications légitimes des salariés du groupe VYV.